5 choses à savoir sur le SOPK

1/9/2023
Santé féminine
Rédigé par Alexandra Tijoux

Le Syndrome des Ovaires Polykystiques, appelé également SOPK est une maladie hormonale qui touche environ 1 femme sur 10 actuellement. Les différents symptômes de ce syndrome s'expliquent par un mauvais fonctionnement du système endocrinien. Tout comme l'endométriose, il existe plusieurs SOPK puisque les symptômes varient d’une femme à une autre. Si chez certaines femmes, ils sont légers, chez les autres, ils sont plus compliqués.

1. On ne connaît pas exactement les vraies causes du SOPK

Le SOPK est à l’origine d’un dérèglement hormonal d'origine ovarienne (mais pouvant aussi centrale). Néanmoins,  les véritables causes de ce dysfonctionnement restent jusqu’à ce jour inconnues et sont multifactorielles.

  • Elles pourraient être génétiques, même si cela n’explique que moins de 10% des cas de SOPK.
  • Elles pourraient également être environnementales (perturbateurs endocriniens, stress chronique..) , c’est-à-dire, en provenance de substances extérieures ayant un impact sur le système endocrinien.

Il est à noter que ces théories n’ont pas été encore prouvées.

2. On peut reconnaître un SOPK grâce à divers signes

On diagnostique le SOPK lorsque deux des trois critères suivants sont confirmés :

  • Peu ou pas d'ovulation, absence de règles, cycles longs, irréguliers ou absents
  • Sécrétion anormale d'androgène, une hormone masculine, accompagnée d'acné, d'hirsutisme, d'alopécie...
  • Présence polykystiques au niveau des ovaires lors d'une échographie

De plus, 50% des femmes atteintes de SOPK ont des problèmes de fertilité. C'est donc une pathologie fréquemment diagnostiquée lors de projets d'enfants. Cela ne signifie toutefois pas qu’une femme atteinte du syndrome est forcément stérile. Malgré la maladie, de nombreuses femmes peuvent concevoir naturellement, sans aide médicale.

Enfin, non traité, le SOPK provoque une hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires. Il prédispose également les femmes concernées à l'apparition d'une insulinorésistance pouvant se développer par la suite en diabète. En effet, la production anormale d’hormones altère la fonction des cellules de l’organisme. Ces cellules ne répondent plus correctement aux effets de l’insuline, une hormone qui diminue le sucre dans le sang, d’où l’insulino-résistance. Ainsi, le glucose contenu dans le sucre ne peut pas se transformer en énergie. Il s’accumule dans le sang et le pancréas.

3. Une échographie et un bilan biologique peuvent confirmer le SOPK

En cas de rencontre des symptômes cités précedemment,  une échographie pelvienne sera réalisée afin de confirmer ou non le SOPK.

Normalement, un ovaire ne contient que 5 à 10 follicules d’environ 5 mm chacun. À l’approche de l’ovulation, l’un de ces follicules deviendra un ovocyte fécondable. En cas de SOPK, les images montreront la présence d’une vingtaine de petits follicules ayant une dimension bien plus importante, sans kyste ni follicule dominant.

La maturation et la transformation d’un des follicules en ovocyte sont bloquées à cause de l’excès d'androgènes. Au lieu de donner lieu à une ovulation, ces follicules s’accumulent. Le nom de la maladie tire d’ailleurs son nom de cette explication (la présence de nombreux kystes/follicules dans les ovaires). Cependant, l’échographie n’est pas suffisante. Il est conseillé de passer par un bilan biologique qui consiste à mesurer les taux d’hormones dans le corps (FSH, LH et les autres molécules en relation avec les androgènes et l'insulinorésistance). Cet examen s’effectuera entre le 2e et le 5e jour du cycle menstruel.

4. Plus le temps passe, plus le SOPK peut devenir compliqué

Bien que le SOPK paraît n'impacter que la qualité de vie au début, elle risque de s’aggraver au fil du temps. À la puberté, elle se caractérise par des acnés sévères, une hyperpilosité et une irrégularité des règles. Le plus souvent, c'est dans le cadre d’un bilan de fertilité qu’on le diagnostique.

Si non traité, le SOPK peut entraîner des complications. Le taux élevé d’hormones masculines dans le sang peut donner lieu à un surpoids, une hypertension artérielle, un trouble de la glycémie et donc du métabolisme. Par ailleurs, les femmes atteintes de SOPK sont souvent plus sujettes à des risques de maladies cardiovasculaires et de cancer de l’endomètre. C'est également une pathologie à surveiller lors d'une grossesse, qu'elle soit naturelle ou assistée.

5. Heureusement qu’on peut traiter les symptômes de SOPK

Il n’y a pas de traitement spécifique pour guérir complètement le SOPK. En revanche, nous pouvons agir sur l'atténuation des symptômes et l'amélioration de la qualité de vie, ce qui réduit l’aggravation de la maladie.

En fonction des symptômes dont souffrent les patientes SOPK, les prises en charge varient. Dans un premier temps, une amélioration de l’hygiène de vie par une modification des habitudes alimentaires et la mise en place d'une activité sportive peut faire l’affaire. En effet, chez les femmes en surpoids, une perte de poids de 10% suffit à réduire le taux de production d’androgènes. Cela a des conséquences positives sur l’aménorrhée et la fertilité. Nous pouvons également travailler sur l'aspect micronutritionnel de l'assiette afin de ne manquer d'aucun micronutriment (magnésium, zinc, chrome...) indispensable dans cette pathologie. L'objectif global reste de prendre soin de soi et de pouvoir vivre au mieux avec le SOPK.

Si un changement d’hygiène de vie s’avère insuffisant, les médicaments entrent en jeu. Pour l’hirsutisme ou la chute de cheveux par exemple, la prise de pilule oestroprogestative est recommandée pour rééquilibrer le système hormonal.


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